• 18.10.15

    C'était un homme plutôt grand, constamment en costume trois pièces. Il cachait son regard bleuté et vide derrière des lunettes à branches larges, une façon à lui de garder une part d'intimité dans une société trop curieuse.
    Il était intéressant, perturbant, peut être même stressant mais surtout admirable. Son intelligence impressionnait les jeunes et son travail éblouissait sans cesse la généralité des gens.
    Et pourtant, on voyait bien qu'il avait souffert. On voyait bien qu'il avait mal. Que les plaies n'étaient pas encore totalement refermées et qu'un rien pouvait profondément le toucher. C'étaient ses yeux et ses mains tremblantes qui le trahissaient lorsqu'il parlait de la Mort ou du Suicide, c'étaient des signaux plutôt infimes mais visibles pour peu qu'on y eu accordé une petite attention.
    Quiconque le connaissait savait ce qu'il avait vécu. Quiconque le connaissaut savait qu'il avait frôlé la Mort après une tentative de suicide. Quiconque le connaissait savait qu'il était sensible, presque faible.
    Et pourtant, il s'opposait sans cesse à cette description. Il se disait serein, fort, courageux et résistant face au Mal qu'il avait subi. Il disait qu'il arrivait dans sa solitude à passer au-dessus des critiques et de la douleur. Il disait que tout s'arrangeait.
    Et lui, le Temps l'avait aidé. Le Temps avait été son meilleur ami. Le Temps avait refermé ses blessures.
    Enfin presque.
    J'avais remarqué sa peine. Je vivais la même. J'ai choisi d'aller lui parler, de me faire mal et de lui faire mal aussi par la même occasion. J'ai tenté de refermer mes blessures par les mots en rouvrant les siennes.
    Il m'a dit qu'il savait ce que je vivais, je n'ai pas osé lui dire que je m'en doutais. Il a délimité ma douleur, il a caché la sienne. Il m'a promis qu'il ne me laisserait pas seule, je n'ai pas pu m'empêcher de penser que lui l'avait été.
    J'avais plus mal que lui, mais je ne l'assumais pas. J'avais besoin de sans cesse me répéter qu'il y avait toujours pire que moi. J'ai écouté patiemment ses sons s'aligner en mots, ses mots s'aligner en phrases, ses phrases s'aligner en un discours réconfortant. Je n'ai pas prononcé une parole, peut être sous la honte, la peur, l'angoisse, la gêne. Et puis j'ai hoché la tête, et je suis partie.
    Et puis j'ai très longtemps pensé. J'ai très longtemps songé à ses mots, ceux qu'il avait utilisés, sûrement choisis avec soin pour ne pas blesser ou ne serait ce qu'heurter. Dans le noir des nuits qui ont suivi, j'ai repensé. J'ai repensé à ce qu'il m'avait dit, à son regard à la fois vide et plein d'émotions malveillantes, à ses mains tremblantes, à mon impassibilité face à lui. Et j'avais mal.
    J'attendais en silence les lendemains, parce qu'il m'avait promis que le temps était un allié. L'allié qui l'avait aidé. Alors je suivais son conseil, à la lettre. Et j'espérais. J'espérais sans cesse en me disant "Peut être que c'est demain que j'irai mieux". Et puis petit à petit, j'ai perdu l'espoir. Les lendemains se succédaient, fades et insipides. J'ai arrêté de me souvenir de ses mots, j'ai arrêté d'espérer dans le vide.
    Lorsque je le croisais, je baissais le regard pour échapper au sien. Il m'avait menti. Il m'avait vanté les mérites du Temps. Il m'avait promis quelque chose qui n'était jamais arrivé.
    Et j'ai pleuré. J'ai pleuré sans pouvoir m'arrêter, en pensant que c'était simplement ma faute. J'ai pleuré en pensant que je ne faisais pas d'effort. J'ai pleuré en remarquant que j'étais seule.
    Et j'ai repensé à ses mots. J'ai repensé à ce qu'il m'avait dit, ce que je m'étais promis d'oublier. J'ai repensé qu'il m'avait dit qu'il ne me laisserait jamais seule. Et je suis retournée le voir, des mots plein le cœur, pour lui demander pourquoi il me promettait des choses sans qu'elles arrivent.
    Et il m'a répondu que je n'étais pas assez patiente. Il m'a répondu que les lendemains se succéderaient très longtemps avant que je ressente l'amélioration que j'attendais. Il m'a répondu qu'il ne m'avait pas menti, et qu'il était un peu affligé que je pense cela.
    Et je m'en suis voulu. Et je lui ai présenté des excuses que j'espérais sincères. Et j'ai repensé à nos peines respectives, si différentes mais si semblables à la fois. Et je me suis demandé si plus tard, il y avait un espoir que je devienne comme lui. Parce que oui, pour être arrivé jusqu'ici, j'étais profondément convaincue qu'il était fort. Personne ne pouvait le nier. J'avais tellement d'espoir d'y arriver que j'ai très longtemps repensé à ses mots, chaque soir, avant de sombrer dans des sommeils sans rêves et sans cauchemars.
    Et encore aujourd'hui, j'attends que les jours et les nuits s'alternent jusqu'à ne plus sentir le poids de ma peine sur mes épaules. Et dans chaque silence du soir, je murmure des éloges et des remerciements en faveur de cet homme à qui je dois tant.

     

    Texte quatrième, "Éloges"


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  • 12.10.15

    Espoirs, espoirs, espoirs.

    Alors c'est ça, un ''besoin de parler'' ?

    C'est un peu honteuse mais surtout très perturbée, dans le noir le plus complet, les larmes au bord des yeux et un pied dans le vide que je vous écris ce mail en ce début de nuit effrayante.

    Ce soir je n'ai plus personne vers qui me tourner ; je suis un peu gênée de me venir donc vers vous mais… Je ne sais même pas pourquoi je le fais quand même, dans le fond. Un dernier espoir peut être, un dernier espoir qui me permettrait de ne pas sombrer.

    Les mots me manquent pour exprimer mes sentiments désordonnés, malgré ce réel besoin d'extérioriser. Je broie du noir depuis plusieurs semaines. Je n'arrive plus à écrire, je n'arrive plus à parler, je n'arrive plus à faire énormément de choses qui me tenaient à cœur avant. Les idées noires tourbillonnent dans mon esprit en un cortège macabre, et pourtant je me sens un peu vide. Tout est mélangé. Le bon, le mauvais, les souvenirs, les histoires, les mensonges, les sentiments perdus, je ne sais plus trop où j'en suis. Et le seul point lumineux qu'est mon écran dans le noir de la nuit n'éclaire pas vraiment mes idées. 

    Je me demande si je vais m'en sortir. Si un jour, j'arriverai à faire le vide, le vrai bon vide, celui qui est agréable, pas celui qui empêche de dormir, non, celui qui permet de se sentir bien et de recommencer sur de bonnes bases. Ce vide, c'est ce qu'on appelle le bonheur. J'aimerais y toucher, l'effleurer du bout des doigts au moins, quelques secondes juste pour voir ce que ça fait d'aller bien.

    Cinq mois et un jour que tout mon monde a été anéanti. Cinq mois et un jour que je vis dans l'absence. Cinq mois et un jour que je me demande combien de temps ça va durer.

    Et j'y croyais, sincèrement, j'y croyais. J'y croyais car on m'avait dit que j'allais m'en sortir, j'y croyais car on m'avait dit que mes blessures s'estomperaient, j'y croyais car on m'avait dit que pour une fois, le temps était un allié.

    Est-ce faux, ou est-ce moi qui suis simplement trop impatiente?

    On m'avait promis tout ça. On m'a menti. Les gens m'ont menti. Les gens m'ont déçue. Inlassablement.

    Et je me demande aussi si le monde est aussi moche que je le vois, ou si c'est ma vision qui est erronée. Il est vrai qu'il est difficile de discerner de manière distincte une réalité à travers un mince et permanent filet de larmes. Enfin non, ce n'est pas ''difficile'' : c'est impossible. Et donc je m'invente un monde en me disant qu'il sera toujours plus doux que la réalité. Et j'espère ne jamais en sortir.

    J'ai toujours été brisée par tous ces types d'espoirs. Ces espoirs d'aller mieux, ces espoirs d'arriver à vaincre ma peur des autres, ma peur du danger, ma peur de choses idiotes, ces espoirs que j'y arriverais, ces espoirs que je passerais au-dessus des critiques blessantes.

    NON.

    Je n'y parviens pas. Non, je suis faible. C'est le sentiment qui m'a envahie depuis ce jour, depuis ce 11 mai, depuis son départ, sa disparition, son oubli. J'ai l'impression de vivre dans l'oubli, vivre dans son oubli.

    Il m'a oubliée, et il est parti.

    Ils ont tous fait ça. Ils sont tous partis après m'avoir oubliée. Ils m'ont vue, il m'ont appréciée, il m'ont parlé, ils m'ont connue, ils m'ont détestée, ils m'ont oubliée, ils m'ont laissée.

    J'ai toujours vécu cette rengaine. Cette monotonie de l'appréciation. Et ces espoirs qu'on finisse par m'apprécier POUR ce que je suis, et non pour ce pour quoi je parais.

    Et je pense que c'est pour ça que je parle, enfin. Sentiment de rébellion inutile, je veux qu'on sache ce que je suis. Je veux qu'on sache pourquoi je passe mon temps à ignorer ce qu'est un sourire, à rejeter ceux qui veulent m'approcher. Je veux qu'on sache pourquoi j'aime tellement la solitude. Je veux qu'on comprenne que me dire que je suis « blessée par les gens et la vie » est tout à fait juste. Je veux qu'on sache qui je suis. Je veux qu'on m'évite.

    Tout cela manque de logique, c'est incroyable. Je suis tellement perdue que j'en oublie les mots, j'ai du mal à écrire des textes clairs, je peux rester immobile, je peux être étendue quelque part à regarder passer le temps, je peux oublier de manger pendant plusieurs jours, je peux ne pas adresser la parole à mes proches pendant une journée sans m'en rendre compte.

    Tout cela est dangereux. Je me referme sur moi-même petit à petit, jusqu'à me retrouver seule avec mes pensées. Seule avec mes idées noires. Seule avec l'absence. Seule avec le suicide. Seule avec la mort.

     

    Texte troisième


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  • ***, le 15 novembre 2015

     

    Regarde moi dans les yeux. Écoute moi.

     

    On sait que c'est ta faute, on l'a prouvé. Il te l'a prouvé.

    C'est ta faute si il est mort, tu comprends ça ? TA FAUTE. Tu l'as poussé, tu l'as convaincu à sauter, c'est ce qu'il te dit et que tu ne comprends pas dans sa dernière lettre. Elle est pleine de sous-entendus, mais tu ne le réalises pas. Avec ses mots, il n'a pas voulu te blesser, LUI. Aujourd'hui, il ne peut plus rien faire, il est parti, tu comprends ça ? Il est parti à cause de toi, à cause de cette violente dispute que TU as causée ! Il n'a pas supporté que tu t'écartes un peu de lui et a choisi de souffrir très peu de temps. Il a abrégé ses souffrances à cause de toi ! Je te déteste, Clara, je te déteste. Tu l'as tué. Tu l'as poussé à sauter. C''est toi la fautive là-dedans, ce n'est PAS lui. Tu ne t'en sortiras pas. Je suis sûre que tu t'en veux, que tu as mal, que tu sais très bien que c'est à cause de toi, mais tu fais semblant.

    Tu as toujours fait semblant, et tu feras toujours semblant. Tu as toujours fait semblant de l'apprécier, d'être une fille amicale, tu as toujours fait semblant d'ignorer qu'il était amoureux de toi ! Je suis sûre que tu le savais, mais tu aimes faire souffrir, c'est certain ! Ce n'est pas possible autrement. Il n'aurait jamais fait un tel geste de lui-même, je le connais si bien, mieux que toi. Jamais il n'aurait fait un tel geste de lui-même…

    Tu dois payer pour ça, tu dois payer ! Je ne te pardonnerai jamais de l'avoir tué. Il s'est suicidé à cause de et POUR toi, tu comprends ? Il espérait tellement de toi mais non, tu as préféré rester inatteignable, rester distante et froide et refuser ses idées. Tu n'as pas honte ? Éh bien tu devrais ! J'espère que tu as sa mort sur la conscience, que tu t'en veux, que tu souffres et que PERSONNE n'est là pour toi, de la même manière que tu n'as pas été là pour lui, au contraire.

    J'aimerais vraiment que tu ressentes la haine qui émane de mes paroles, je te jure que tu mérites profondément de souffrir, tu dois avoir mal, tu dois être martyrisée ! Je te promets que je te porterai en justice pour son meurtre, tu l'as tué et tu le payeras. Jamais je ne te pardonnerai. Il est inutile de répondre à cette lettre, ne serait-ce que pour t'excuser, de toute manière jamais tu ne ressens d'émotions sincères ! Tu es une fille lâche, mauvaise, mesquine et perdante !

    Je ne m'excuse pas de tant de violence envers toi et si tu trouves cela déplacé, mais c'est une simple réalité ! Tu l'as tué, tu l'as tué. Il s'est suicidé par ta faute, et il faut que tu le comprennes et que tu t'en veuilles, je veux que tu souffres ! Jamais je ne pourrai pardonner ton acte, et tu auras beau plaider ton innocence et ta défense, je ne te croirai pas. Personne ne croira une fille comme toi, la seule personne qui était dans ton camp est morte à cause de toi, c'est moche n'est-ce pas ?

    Et tes petites piques « Va crever mdr » que tu lui envoyais par SMS après ses blagues nulles, ne crois tu pas que ça l'a influencé à agir ? Je suis certaine que c'est ça, tu es responsable et tu le payeras, promis. Tu ne peux même pas savoir dans quel état je suis depuis tout ça !

     

    Sur ce, je vais te laisser mes derniers mots : Clara, je te déteste, tu payeras pour ton meurtre, tu dois souffrir, j'espère que tu es seule et que tu t'en mords les doigts, je sais que tu ne réalises pas ton acte et c'est mon devoir de te le faire comprendre ! Tu n'étais pas à sa hauteur, tu n'étais pas capable de le comprendre. Mets-toi bien cette idée en tête, ça t'aidera à relativiser, à avancer malgré tout.

     

     

    Texte second, "Féroce haine"


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  • 10.10.15

     

    Reviens. Aide-moi. Sauve-moi. J'ai besoin de toi. Je ne vis presque plus. La flamme s'éteint. Quand il ne restera plus rien, tout sera foutu.

    Demain, cinq mois seront passés. Cinq mois que je survis de ton absence, et si j'étais narcissique, je m'applaudirais. Mais non. Je me demande comment va passer le temps maintenant. Est ce que tout va changer ? Est ce que cinq mois ont suffi pour que je commence à t'oublier ? Ou est ce que ces cinq mois ont tout empiré, et m'ont totalement détruite ? Bonne question. Je ne sais pas. Pas du tout.
    Je ne sais pas. Je ne saurai jamais. Je ne saurai jamais si c'était ton destin. Je ne saurai jamais quelles étaient tes raisons. Je ne saurai jamais pourquoi j'en souffre comme ça. Je ne saurai jamais si je m'en remettrai ou pas. Je ne saurai jamais si un jour, j'arrêterai de t'en vouloir autant. Je ne saurai jamais si certaines choses auraient continué si tu étais resté.
    Tout ça me fait me sentir vide. Je n'ai plus personne aujourd'hui. Je vis dans la solitude mais j'essaie de ne pas m'en plaindre car personne n'y peut rien, je ne veux pas te remplacer par quelque moyen que ce soit. Je ne veux ni t'oublier, ni te remplacer, ni penser 24 heures sur 24 à toi. C'est compliqué.
    Je me souviens encore de nos rires qui résonnaient sur le parking vide, nos mots grossiers qui sonnaient mal dans l'air des mois de l'année mais on s'en fichait, on s'appréciait, on se comprenait, on ne pouvait pas se passer l'un de l'autre.
    Et du jour au lendemain il a fallu que j'apprenne quand même à le faire, et comment te dire qu'encore aujourd'hui je n'y arrive pas ? Comment tu expliques qu'encore aujourd'hui, tous les mardis à 14 heures je me rends sur NOS escaliers, et je t'attends ? Comment tu expliques ton absence dans ma tête et dans mon coeur ? Comment tu expliques ton geste ?
    Mais surtout, comment pourrais-je expliquer que pas une fois depuis ce 11 mai je n'ai pleuré...? Pourquoi aucune larme n'a voulu sortir pour toi, t'aimais je vraiment ? étais je vraiment attachée à toi à ce point ?
    On ne formait qu'un, on était les mêmes, on était un duo inséparable, "We are one and the same", ces paroles de cette chanson que tu écoutais sans cesse, tu t'en souviens ? J'en doute.

    Il faut que je chasse tous ces démons. Que j'arrive à effacer petit à petit mes sentiments qui vivent dans le vent, pour plus rien, pour personne. Que ma douleur s'estompe en même temps que mes pensées inutiles. Que tu puisses disparaître entièrement et reposer en paix, sans te poser de questions pour moi. Dis toi que je vais bien, que je me reconstruis, que ça va aller, vraiment. Persuade toi de tout ça, même si ce n'est pas forcément juste. Je veux que toi, tu ailles bien. Moi, on s'en fout, je passe au deuxième plan sans problème, de toute façon toute ma vie ça a été comme ça, j'ai l'habitude. Mon bonheur m'importe bien moins que le tien, Alex. J'ai toujours voulu que tu ailles bien et j'aurais tout fait pour ça. Si un tel départ était dans tes solutions pour estomper ta peine, je n'ai rien à dire là dessus. Je n'ai aucun commentaire à faire, je dois te respecter, j'ai ce devoir, j'ai fait ce serment et jamais je ne reviendrai dessus.
    Il y a des choses que j'aurais aimé te dire, mais aujourd'hui c'est trop tard, et ces lettres sont des éléments trop peu spontanés pour que je puisse les utiliser. Je sais que je te répète sans cesse les même choses dans ces lettres que j'écris tous les jours, ou presque, mais j'en ai besoin. J'ai besoin de lâcher toutes ces pensées sur mon clavier, me sentir un peu plus légère, un peu moins vidée par mon manque de logique. 
    "Se forcer éloigne pour un temps, mais ça revient toujours".
    C'est faux, c'est faux, c'est faux.
    Alex si tu veux, je continuerai à te repousser de mon esprit, tous les jours, tous les jours je supprimerai les pensées qui me ramènent à toi, et un jour j'irai mieux après avoir fait ça. Et un jour je t'aurai totalement oublié. Et un jour, le Alex que je connaissais, que j'ai aimé, de qui j'étais si proche ne sera plus qu'un prénom et des souvenirs.


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