• 19.04.17 - 21h24

    J'ai besoin de drogue. Donnez-moi n'importe quoi. J'vais chialer. Tout casser. Me détruire extérieurement, pour que vous voyez ce que c'est à l'intérieur. J'suis au bout. J'tiendrai pas plus longtemps j'te dis, foutez-moi la paix. Laissez-moi tout foutre en l'air tranquillement. Je sais que vous comptiez sur moi, que vous y croyiez, j'suis désolée de vous décevoir, j'ai trembloté toute la journée, mon crâne va exploser, mes nerfs sont à vif, j'suis incapable de me concentrer, j'ai le visage qui brûle. Écrire m'est difficile, j'ai les mains incontrôlables. Et pourtant écrire c'est la seule chose qui pourrait me calmer et me sauver d'une chute qui me demanderait des mois de courage pour me relever.
    Dire que j'pensais tout contrôler. Dire que j'pensais "j'arrête quand je veux". Dire que pendant des jours et des jours, j'ai joliment organisé mon décès. Dire que pendant des jours, j'me suis même pas rendue compte de la merde dans laquelle j'me mettais.
    J'ai fait une connerie et j'arrive pas à savoir où. Il est où le problème, à quel moment j'ai pu perdre pied à ce point ? À quel moment même j'ai pu commencer ça, qu'est ce qu'il s'est passé ? Je comprends pas. J'en ai besoin. J'me suis attachée comme c'est pas autorisé, j'ai pris des doses de plus en plus élevées pour survivre, j'ai subi le sevrage physique déjà deux fois par pure volonté, et là j'suis comme une conne sans rien avoir à avaler, j'suis là à ne pas savoir quoi faire pour ne pas tout casser autour de moi. J'suis à cran, j'veux pas qu'on me parle, j'ai jeté mon téléphone loin de moi, j'ai pas envie d'adresser la parole à quelqu'un si ce n'est pour quémander quelque chose, n'importe quoi. J'suis tellement en manque que même trois ou quatre Doliprane feraient l'affaire pour me calmer. Dix-neuf jours de lutte. Dix-neuf jours que je me maîtrise, que je me calme, et à l'aube du vingtième jour de combat je faiblis comme ça. "C'est bon, c'est qu'une fois, après je reprends mon comptage des jours et on fait comme si ce petit pépin n'était pas arrivé". Non. ça marche pas comme ça. Si je craque une fois, je craquerai mille autres. J'peux pas me le permettre. J'ai promis d'en sortir. Si j'le fais pas pour moi, j'le fais pour Elle, pour Sabine, pour Sophie, pour Naomi, pour Lui, pour tous ceux qui ont osé y croire. Faut que je supporte mon état dégueulasse, faut que je supporte de pleurer pour rien, faut que je supporte de ne pas dormir ce soir.

    J'vous déteste autant que je vous aime, vous me soutenez oui, j'vous remercie pas assez de supporter au quotidien mes plaintes et mes angoisses, mais j'vous déteste à voir que vous vous allez bien, que vous avez pas de problèmes avec la drogue, que vous avez jamais vécu ce sentiment de manque profond qu'une seule petite merde peut combler, vous ne savez pas ce que je vis la nuit quand vous dormez sur vos deux oreilles, bah moi j'me tourne et me retourne dans mon lit en attendant le sommeil, je pleure, je résiste à l'envie de me relever pour prendre quelque chose, je tremble, je sue comme un veau, et quand je réussis à dormir je rêve que je craque, je rêve que je me drogue jusqu'à n'en plus sentir mes membres. Vous ne pouvez pas savoir ce que ça fait d'essayer de se séparer de ce qui nous a accompagné au quotidien pendant plus de deux ans, vous savez pas la lutte intérieure que c'est pour cacher aux autres ce qu'on ressent quand on est en manque.
    J'peux plus supporter cet état, vous pouvez pas deviner ou plutôt imaginer ce que c'est tant que vous ne l'avez pas vécu. L'adrénaline avec le risque, les effets agréables, puis les retombées, les effets secondaires, et puis un bon sommeil profond sans rêves. Et le lendemain on recommence sans se rendre compte de la spirale dans laquelle on rentre, et c'est quand on n'a plus rien qu'on se dit merde. "Merde, pourquoi j'me sens comme ça ?" Tu te sens comme ça parce que t'es en manque. Au début tu comprends pas, puis tu fais le rapprochement avec ta drogue. Et à partir de ça c'est foutu si t'as plus la volonté. Sans cette volonté t'iras nulle part, j'te promets. Si t'as pas la haine, la rage de t'en sortir, j'ai qu'une chose à te dire :
    félicitations, t'es dépendant.


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  • 15 mars 2017

    On t'a reléguée au rang de chose, d'objet. C'est ce qui a été sous-entendu. Par deux inconnus, à ton attention. Par deux inconnus à qui tu n'avais rien fait, rien demandé.
    Et tu t'abaisses à leur niveau. Tu acceptes sans mot dire leur jugement de valeur qui a pour toi autant de considération qu'un vulgaire objet sur lequel on s'épuise.
    Oui, tu les écoutes. Oui, tu les crains. Oui, tu en as peur. Par effroi, tu n'as même pas eu le courage de les affronter, ni même de te retourner. Aucun courage, aucune force, aucune réaction. Comme si tu consentais à leurs paroles, comme si ça ne te dérangeait pas d'être traitée de la sorte par des gens qui n'ont a priori aucune connaissance de toi. Et t'acceptes. Dans ce cas laisse-toi porter par ce genre de choses sans avoir le courage de passer au-dessus, jusqu'à ce que ces futilités te mènent à la mort. T'as perdu toute notion de force. Et il est là le problème, oui, le courage a désormais du mal à passer ta porte. Ta confiance en toi s'est évanouie dans le passé. Mais il n'est pas trop tard pour que tu la rattrapes, si tu réagis maintenant. Combien de temps n'oseras-tu plus sortir en ville sans être noyée parmi ton groupe d'amis ? Combien de temps encore paniqueras-tu quand tu seras seule en ville ? Combien de temps encore te méfieras-tu de chaque personne, ta personnalité à la frontière avec la paranoïa ?
    Je sais très bien que tu galères, que t'es influençable comme pas possible. On te répète de te reprendre, de "laisser couler, c'est des cons". Et à côté de ces belles paroles tu ne dors pas, tu doutes de toi, tu réfléchis à l'image que tu peux renvoyer. T'as peur que ça puisse recommencer, comme si une fois engageait un abonnement aux problèmes. Pas forcément Clara, pas forcément. T'es tombée sur des connards qui semblaient avoir plus de gueule que de couilles. Et de toute façon qu'est ce que tu comptes faire ? T'as pas de solution en tête. Pour toi c'est comme si c'était validé, tu es un objet, un animal à la rigueur, et pas plus, parce qu'on te l'a dit. Depuis quand tu te soucies de l'avis des autres ? Depuis quand tu considères comme constructive une critique qui n'était qu'une forme de méchanceté pure ?

    T'as peur de sortir seule. T'as peur de le revivre. Si tu le revis, t'auras peur de l'affronter.
    Si tu ne fais rien de plus, ta peur ne fera que de s'intensifier. T'auras beau envisager mille situations de représailles, de défense, de retour d'humiliation à son envoyeur, tu sais très bien que c'est toujours ta peur qui prendra le dessus au moment venu.
    "Emprisonnée."

     


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  • 13.10.16

    Tu te fais du mal, Clara.
    Tu remplaces Alex, Clara.
    Tu ne te méfies pas assez, Clara.
    Tout ça pour cette amourette qui va durer trois semaines. C'est dingue, ton irrépressible besoin de t'attacher à quelqu'un. T'es pas sociale mais tu cherches une personne. Sans arrêt. Limite-toi, bordel, limite-toi. Tu vas toujours trop loin. "Démesure" te définit si bien. Reste donc froide et distante, raisonne-toi, merde. Garde tes distances avec les autres. Ce n'est pas ce gars qui changera ta vie, je t'assure.
    Alors réfléchis bien. Réfléchis à ce que tu veux, ce dont tu as besoin. T'es tellement obsédée par lui qu'on dirait que tu n'attends que le moment où il va te détruire. Tu n'y arriveras pas. Jamais. Tu n'as jamais rien réussi dans ta vie. Cet amour futile pour lui te consume. Et j'ai hâte que tu t'en rendes compte.
    Réagis.


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  • Je t'écris, pour te dire au revoir. Adieu peut-être, je ne sais pas. Je crois que dans le fond, je n'en ai pas envie. Je ne sais pas. Je suis perdue. Je fige le temps un instant, juste pour te parler. Pour te dire ce que j'ai sur mon petit cœur de pierre, qui a tellement battu pour toi.

     

    Au revoir. C'était pour ça, qu'on s'est battues ? C'est pour ça, qu'on a lutté ? C'est pour ça, qu'on a ignoré le monde entier, juste pour vivre heureuses ? C'est pour tout ça, oui.

    Au revoir. Deux mots si durs à dire, à avouer, à assumer, comme si je souffrais. Ces deux mots que j'avais longtemps espéré ne jamais devoir prononcer, en tous cas pas envers toi. Deux mots que je vide de leur sens à force de les répéter. Je crois que je ne veux pas m'accorder que c'est terminé. Je veux continuer. Mais je sais que ce n'est pas possible.

    Au revoir. Au revoir les batailles, les luttes, l'amour, les fous rires, mais aussi les larmes, les disputes, les douleurs. Je dis au revoir à la motivation que j'avais, à l'ultimatum, à la seconde vie que je sentais couler en moi grâce au "nous". Je dis au revoir à tous les surnoms qu'on se donnait, aux histoires, aux bêtises, aux souvenirs, aux SMS débiles.

    Au revoir. Je t'ai tellement aimée. J'aurais tellement fait pour toi. J'ai tellement bataillé pour t'avoir. J'ai tellement souffert de toi, aussi. Pas beaucoup, mais suffisamment dans la fin pour bien le sentir. Je ne sais pas si c'est si mauvais que ça, qu'on aie réussi à se dire "stop". Aucune de nous n'a abandonné. "Nous" est allé jusqu'au bout. On a forcé pour tout, pour se faire entendre, pour officialiser le Nous. Et jamais je ne l'oublierai.

     

    Au revoir. Je sais qu'aujourd'hui, les journées vont me sembler longues. On s'était tant promis l'une à l'autre que j'ai presque l'impression que cet arrêt est incongru, alors que ce n'est absolument pas une surprise. Je m'y attendais, et toi aussi. Plus rien n'allait. Ces silences, ces silences, mais ces silences, remémore-toi tous ces vides dans nos confrontations, nos discussions froides, nos rencontres distantes à en pleurer. C'était pesant, terriblement pesant. Je n'imaginais pas une relation telle, et toi non plus.

    Au revoir. Au revoir. J'ai envie de te dire à quel point tu as été adorable. Que je crois que tu ne mesures même pas tout ce que tu as fait pour moi, pour "nous", pour ce qui a été la plus belle année de ma vie. Je crois que tu ne mesures pas l'étendue de tout ça. Je crois que tu ne pourras jamais avoir la vision de toi que j'ai. Mais j'aimerais beaucoup que tu t'en rendes compte, ce serait magnifique. T'es une belle personne, A., tu sais, t'es une belle personne. Je n'espère que le meilleur pour toi, pour ton futur, ton avenir. J'espère sincèrement que tu trouveras ce qui te convient le mieux.

    Au revoir. Merci pour ces quatorze mois. Merci pour ce que tu m'as apporté. Merci pour tous les points sur lesquels j'ai pu grandir, grâce à toi. Merci pour ton amour. Merci pour ta présence, ton cœur, ton corps, la place que tu as absolument voulu faire pour moi dans ta vie. Je t'aime et je suis fixée : ce n'est pas un adieu, juste un énième "au revoir".

     

    Merci. ♥


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