• Texte trente-septième, "Raison"

    11.07.19 - 21h48

       Je ressens toujours ce besoin amoureux de m'endormir contre toi, de sentir ta respiration calme faire bouger ma tête et ma main posées sur ton torse, de m'apaiser dans ton étreinte. J'ai toujours ce plaisir à t'écouter parler des choses qui te passionnent, de voir les étoiles scintiller dans tes yeux. Cette envie de toujours t'entendre dire ton bonheur, tes mots doux, tes histoires drôles.

      Et pourtant, ce bonheur partagé nous est limité. Prisonniers discrets de cette relation qui dérange. Vivre dans le silence et dans l'ombre, essuyer les critiques lorsque l'on prend le risque de se dévoiler.
    L'épuisement apporté par ces masques, ces capes d'invisibilité et ces omissions volontaires nous ont amenés à prendre conjointement une décision.

    - On arrête ?
    - On arrête.

       Et voilà. Le si beau couple était brisé. La raison l'emportait sur l'amour. J'avais beau savoir que nous avions grandement réfléchi, je ne pouvais le supporter.
       Deux jours à pleurer. Deux jours sans une trace de nos appels quotidiens, comme si quatre mots échangés avaient tout effacé. Deux jours de solitude, à ne pouvoir m'empêcher de me demander si tu es dans le même état que moi, ou si tu es en train de ranger mes quelques affaires dans un carton. Deux jours de larmes et de questionnements.

       Questionnements auxquels la vie a répondu d'elle-même. Il est seize heures, tu es là, assis sur mon palier, devant ma porte d'entrée, un duo de roses blanche et rouge en main, à attendre mon retour.
    Nos regards se croisent et la sensation de surprise est noyée dans un trop-plein de sentiments amoureux. Je retrouve tes bras, ton odeur, tes petites dents dans mon cou, tes mains douces sur mes côtes. Je retrouve ce ressenti de complémentarité. Nos émotions hétéroclites s'entrechoquent tandis qu'une larme coule sur ta joue, larme que je recueille doucement d'un revers de main. Plongée dans ton regard marron, je comprends que nous avons tiré la même conclusion.

    La raison ne l'emportera jamais.

     


     

       Je t'aime, P. Je t'aime et je te remercie d'être là. Merci d'avoir la patience et la compréhension nécessaires. Merci de m'apporter du bonheur au quotidien, merci de savoir recevoir avec plaisir celui que j'ai à donner. Merci d'être là à n'importe quelle heure, merci de m'avoir permis d'éviter la mort, merci de m'avoir enseigné le goût de la vie, merci de m'avoir réappris que mon corps n'est que ma propriété. Merci de ton humour, de tes cadeaux, de tes câlins, de ta présence, de ton sourire.
       Tu es quelqu'un de merveilleux, et à défaut de pouvoir le clamer sur les toits à la force maximale de mes poumons, je me contenterai de ces quelques mots sur ma feuille à carreaux.
       Merci, P.

     


  • Commentaires

    1
    Vendredi 19 Juillet 2019 à 01:30

    Je n'ai pas eu le temps de réfléchir à mon commentaire pour dire de s'en foutre des autres que ce ne sont pas eux qui doivent définir ta vie que la suite m'a coupé dans mon élan...

    Mais bon, même si le regard des autres est souvent dûr à porter, la pressoin sociale insoutenable, faire ce que l'on veut est aussi important.

    On dirait un discours qui va s'enchaîner sur le sujet de l'amitié mais non on est pas dans un shonen, la vie et dure et brutale, mon commentaire s'arrête là.

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    2
    Dimanche 21 Juillet 2019 à 18:06

    La vie m'a appris à faire ce que je voulais. Et j'en suis divinement heureuse aujourd'hui.

      • Mardi 23 Juillet 2019 à 17:39

        Même si je réussit à faire à peu près ce que je planifie, ça n'a pas changé ma vision de la vie en général.

        Mais en tout cas heureux pour toi ^^

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