• Texte neuvième, "Plus jamais"

    (Texte plus ou moins fictif)

    J'ai longtemps pensé, puis je me suis éclipsée dans ma chambre. Je me suis assise, et j'ai finalement été dans la salle de bain. Je me suis assise par terre sans force, et j'ai essayé. J'ai enfoncé mes doigts dans ma bouche, assez profondément pour en vomir. J'ai beaucoup bavé, craché, mais je n'ai pas réussi. J'ai entendu ma soeur monter, et je suis retournée dans ma chambre comme si de rien n'était. Lorsqu'elle est redescendue, je suis retournée devant le lavabo. J'ai réessayé, en vain. En m'enfonçant les doigts dans la bouche, dans le miroir mon regard a croisé cinq petites coupures volontaires dessinées sur mon bras gauche.

    Avais-je le droit de souffrir ainsi à ce point, et dans l'indifférence la plus totale ?

    J'en doutais. Je me sentais mal. Je me sentais seule.

    J'ai arrêté de penser, et je me suis à nouveau assise par terre. Je voulais vraiment réussir, même si il fallait que j'y passe des heures. Je ne garderais pas ça en moi, il n'en était plus question aujourd'hui. J'avais trop morflé ces dernières années, je n'en pouvais plus.

    J'étais en train de me baser sur l'avis et l'opinion d'autres, et je m'en voulais éperdument.

    J'avais toujours refusé d'agir comme ça. J'avais toujours apprécié mon égoïsme. Et ce soir, tout était remis en cause.

    Puis j'ai réessayé, une dernière fois. Et j'ai réussi.

    Je me sentais fière. Un peu.

    Et pourtant, j'ai vite culpabilisé. J'ai eu l'impression de rentrer si rapidement dans la spirale de la maladie... J'ai voulu pleurer, mais je n'y ai pas réussi. Alors je suis repartie, je me suis allongée, et j'ai écrit.

    J'ai écrit un long texte qui faisait part de tous mes doutes, de mes peurs face à ça.

    Puis j'ai froissé ma feuille avant de la lancer dans la corbeille à papier...

    Je ne voulais pas rester dans cette douleur. Je n'en avais pas besoin.

    Alors je me suis dit que j'allais faire un effort. Que j'arriverais à ne jamais refaire une telle chose.

    Et je repousse à demain. Je me dis que j'arrêterai plus tard.

    Et je reviens sans cesse à la même chose. La même inutilité. La même connerie. Le même problème.

    Et j'en oublie le reste. J'en oublie mes autres emmerdes, j'en oublie ceux qui m'apprécient, j'en oublie tous les facteurs que ça engendre.

    Et j'ai l'impression que je m'en fous.

     

    Texte neuvième, "Plus jamais"


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :