• Texte douzième, "Hypocrite"

    « caractère d'une personne qui dissimule sa véritable personnalité »

    « caractère de ce qui manque de sincérité »

     

    « Parce que tu penses que c'est pas ce que tu fais, ça ?

    C'est ce mot qui te définit le mieux.

    Fais donc un effort, et arrête de détester tout le monde. C'est inutile.

    Continuer d'être comme ça ne t'apportera que des ennuis. Voire pire.

    Je sais que tu t'en fous d'être seule, au contraire t'adores ça.

    Mais regarde autour de toi. Ils sont tous tous ensemble. Ils sourient, rigolent, s'amusent. T'es déjà bien en dehors du système, alors pour une fois fais un effort. Range-toi aux côtés des autres, tais-toi et obéis. »

     

    « Mais t'en as pas marre, sérieusement, de me faire des discours moralistes débiles de ce type ? Tu crois que j'en ai quelque chose à foutre des autres ? Qu'ils fassent ce qu'ils veulent, j'en ai RIEN à faire tu sais. Honnêtement.

    Tu seras toujours là pour me critiquer. Tu l'as toujours été. Sans vraiment savoir qui tu es, je t'ai toujours détesté. J'ai pourtant jamais convoité que tu t'en ailles, que tu disparaisses ou que tu me foutes la paix ! Non, j'ai jamais voulu ça parce que j'adore te contredire. Je trouve ça tellement drôle de faire l'inverse des ordres que tu hurles dans un coin de ma tête. J'aime te voir désespérer en voyant dans quel état je me mets juste pour ne pas être comme tout le monde. Désolée, je détesterais être un mouton. Je ne pense pas que je supporterais ne serait-ce qu'une journée dans un quotidien de personne « normale » vu qu'apparemment, les autres sont normaux, le contraire de moi puisque d'après tes pensées, je ne leur ressemble pas. Arrête de me demander de refréner mes conneries, j'en ai besoin. Arrête de m'empêcher d'espérer. Arrête de sans cesse me demander des choses que tu sais impossibles à faire pour moi. Ce sont ces utopies qui te détruisent, toi. Donc arrête d'y croire.

    Oui, maintenant c'est mon tour de prendre le pouvoir. Je ne veux plus vivre sous tes ordres désormais, tu es immatériel, tu n'as pas assez grande importance à mes yeux. Pourquoi me plier encore aux insolentes règles d'un fantôme qui n'a pour seule envie que de me contrôler ? Tes mots sont inutiles. Ta morale est inutile. Ta présence est inutile. Tu répètes sans cesse que j'aime être seule, alors pourquoi t'entêter à rester ? »

     

    « Tu as raison. Il est si agréable de contredire les autres. De ne pas obéir aux règles qu'on nous donne. Je vais rester là. Toujours. Encore, jusqu'à ta mort. Juste pour te déranger, et t'empêcher de vivre. Jusqu'au bout. Tu ne seras jamais tranquille. Je suis à la fois ton double et ton contraire, je resterai toujours à tes côtés, je te le promets. Et même si tu le refuses, tu sais très bien que tu pourras toujours compter, et t'appuyer sur moi et mon avis en cas de besoin. Je ne suis pas si mauvais que ce que tu crois. Je suis sincère lorsque je t'adresse ces mots, mais je sais que la haine que tu ressens pour moi t'empêchera d'en tenir compte.

    Sur ce, je pense que je peux te laisser en paix quelques minutes. Tu as le droit de réfléchir à mon discours, mais dans tous les cas, respecte-le. Je ne suis pas un fantôme mais ta propre conscience, ton âme et ton esprit. Quand bien même tu me détestes, tu ne pourras jamais nous séparer. »

     

     

    « Ce n'est pas nous séparer que je cherche à faire, non. C'est te contrôler. T'apprivoiser pour mieux évoluer. Et j'y parviendrai, de n'importe quelle façon. Et ceci même si je dois y rester, car c'est une issue comme une autre. Je sais que je ne pourrai pas t'éliminer. Ni physiquement, ni moralement d'ailleurs. Tu es là, tu vis, tu t'exprimes mais tu n'existes pas. Voler une telle vie me serait impossible. Je sais que je regretterais beaucoup d'avoir tenté de te tuer, oui, je le sais. Mais pourquoi dois-je vivre avec un poids comme le tien sur le cœur ? Ai-je mérité cette souffrance ? »

     

    « Tu commences seulement à réaliser que la souffrance psychique est une partie de chacun. Une souffrance bien ancrée au fond de soi. Souviens-toi. La conscience est la douleur de l'Homme. »

     

    Texte douzième, "Hypocrite"


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