• Peut être le texte le plus court de tous.

     

     

    Des fois tu te demandes ce qu'on va faire avec toi. Tu vis la nuit, t'es une larve le jour. Tu déprimes sans cesse et tu t'mens à toi-même en te disant que tout va bien. Tu doutes de tout et tu repousses des sentiments. Tu t'interdis d'aimer les gens par peur qu'ils souffrent si tu les perds. Tu ne sais même pas si la filière scolaire que tu as choisi te mènera quelque part, tu ne sais même pas si t'auras un métier tout court... Tu te demandes si tu te marieras un jour, si tu feras ta vie avec un homme ou une femme, est ce que tu vas rester toute ta vie sur les mêmes rails ou est ce que tu vas tenter du hors-piste pour forcer le destin ? Puis tu te demandes si tu es normal, puis tu te demandes ce qu'est la normalité, puis tu cherches à savoir comment pensent les autres puis tu remarques qu'en étudiant leur pensée tu t'y attaches, et tu te rends dingue. Tu veux pourtant comprendre le pourquoi de tout, comprendre, apprendre, découvrir de nouvelles choses, mais l'inconnu t'effraie. Est ce que ça va rester comme ça, est ce que jusqu'à ta mort ça va être ça, rester comme un con d'un côté de la barrière sans oser passer par-dessus par effroi, ou est ce qu'un jour tu parviendras à découvrir...?
    Mais tu n'en sais rien, tu doutes de tout, tu te fatigues, tu penses, tu ne dors plus, tu t'épuises, tu te cherches des échappatoires, tu deviens fou à cause de celui que tu es, ou plutôt celui que tu sembles, espères, crois être ?

     

    Texte treizième, "Doutes"


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  • « caractère d'une personne qui dissimule sa véritable personnalité »

    « caractère de ce qui manque de sincérité »

     

    « Parce que tu penses que c'est pas ce que tu fais, ça ?

    C'est ce mot qui te définit le mieux.

    Fais donc un effort, et arrête de détester tout le monde. C'est inutile.

    Continuer d'être comme ça ne t'apportera que des ennuis. Voire pire.

    Je sais que tu t'en fous d'être seule, au contraire t'adores ça.

    Mais regarde autour de toi. Ils sont tous tous ensemble. Ils sourient, rigolent, s'amusent. T'es déjà bien en dehors du système, alors pour une fois fais un effort. Range-toi aux côtés des autres, tais-toi et obéis. »

     

    « Mais t'en as pas marre, sérieusement, de me faire des discours moralistes débiles de ce type ? Tu crois que j'en ai quelque chose à foutre des autres ? Qu'ils fassent ce qu'ils veulent, j'en ai RIEN à faire tu sais. Honnêtement.

    Tu seras toujours là pour me critiquer. Tu l'as toujours été. Sans vraiment savoir qui tu es, je t'ai toujours détesté. J'ai pourtant jamais convoité que tu t'en ailles, que tu disparaisses ou que tu me foutes la paix ! Non, j'ai jamais voulu ça parce que j'adore te contredire. Je trouve ça tellement drôle de faire l'inverse des ordres que tu hurles dans un coin de ma tête. J'aime te voir désespérer en voyant dans quel état je me mets juste pour ne pas être comme tout le monde. Désolée, je détesterais être un mouton. Je ne pense pas que je supporterais ne serait-ce qu'une journée dans un quotidien de personne « normale » vu qu'apparemment, les autres sont normaux, le contraire de moi puisque d'après tes pensées, je ne leur ressemble pas. Arrête de me demander de refréner mes conneries, j'en ai besoin. Arrête de m'empêcher d'espérer. Arrête de sans cesse me demander des choses que tu sais impossibles à faire pour moi. Ce sont ces utopies qui te détruisent, toi. Donc arrête d'y croire.

    Oui, maintenant c'est mon tour de prendre le pouvoir. Je ne veux plus vivre sous tes ordres désormais, tu es immatériel, tu n'as pas assez grande importance à mes yeux. Pourquoi me plier encore aux insolentes règles d'un fantôme qui n'a pour seule envie que de me contrôler ? Tes mots sont inutiles. Ta morale est inutile. Ta présence est inutile. Tu répètes sans cesse que j'aime être seule, alors pourquoi t'entêter à rester ? »

     

    « Tu as raison. Il est si agréable de contredire les autres. De ne pas obéir aux règles qu'on nous donne. Je vais rester là. Toujours. Encore, jusqu'à ta mort. Juste pour te déranger, et t'empêcher de vivre. Jusqu'au bout. Tu ne seras jamais tranquille. Je suis à la fois ton double et ton contraire, je resterai toujours à tes côtés, je te le promets. Et même si tu le refuses, tu sais très bien que tu pourras toujours compter, et t'appuyer sur moi et mon avis en cas de besoin. Je ne suis pas si mauvais que ce que tu crois. Je suis sincère lorsque je t'adresse ces mots, mais je sais que la haine que tu ressens pour moi t'empêchera d'en tenir compte.

    Sur ce, je pense que je peux te laisser en paix quelques minutes. Tu as le droit de réfléchir à mon discours, mais dans tous les cas, respecte-le. Je ne suis pas un fantôme mais ta propre conscience, ton âme et ton esprit. Quand bien même tu me détestes, tu ne pourras jamais nous séparer. »

     

     

    « Ce n'est pas nous séparer que je cherche à faire, non. C'est te contrôler. T'apprivoiser pour mieux évoluer. Et j'y parviendrai, de n'importe quelle façon. Et ceci même si je dois y rester, car c'est une issue comme une autre. Je sais que je ne pourrai pas t'éliminer. Ni physiquement, ni moralement d'ailleurs. Tu es là, tu vis, tu t'exprimes mais tu n'existes pas. Voler une telle vie me serait impossible. Je sais que je regretterais beaucoup d'avoir tenté de te tuer, oui, je le sais. Mais pourquoi dois-je vivre avec un poids comme le tien sur le cœur ? Ai-je mérité cette souffrance ? »

     

    « Tu commences seulement à réaliser que la souffrance psychique est une partie de chacun. Une souffrance bien ancrée au fond de soi. Souviens-toi. La conscience est la douleur de l'Homme. »

     

    Texte douzième, "Hypocrite"


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  • 28.01.16

     

    « Il aurait eu seize ans »

    Entendre ces mots de la bouche de ta mère était si… Difficile. Je ne sais pas comment définir cette phrase.

    Tu ne fêteras plus jamais ton anniversaire.

    Mes seize ans, je les ai eus. Pile un jour avant toi.

    Pourquoi est ce que moi j'y ai droit, et pas toi ? Je ne sais pas. C'est injuste…

    Je t'aime, Alex. Je n'arrive pas à m'empêcher de penser, et pourtant le temps t'efface petit à petit. Presque neuf mois déjà me séparent de toi, une durée indéterminable que je trouve étrangement courte par rapport à la douleur que je supporte chaque instant.

    J'ai l'impression que mon entourage me tient rigueur de cette souffrance. Je n'arrive pas à être heureuse en pensant à toi, mais on ne sait pas pourquoi je ne souris pas tout le temps. On ne sait pas ce que j'ai vécu, on ne connaît pas ce traumatisme, on ne connaît pas ce fait de perdre quelqu'un qu'on aime autant. On ne veut pas me laisser faire ton deuil seule.

    Sauf que je ne veux pas te laisser partir, Alex. J'aimerais tellement que tu m'en excuses. Je n'y arrive pas… Je t'aime tellement. Tu es une partie de moi, je ne peux pas tout lâcher comme ça, c'est infaisable, et pourtant j'essaie. J'essaie de ne pas trop me souvenir, me rappeler les bons moments, ne pas trop écouter les chansons que tu écoutais, ne pas revenir aux endroits où l'on allait.

    Mais je finis toujours par craquer, et vouloir me rapprocher de toi. C'est fatiguant, je crois être dans une interminable spirale appelée amour… Alex, je suis désolée d'être autant attachée à toi. J'aimerais tellement tout reprendre comme avant, continuer, continuer encore et encore, n'avoir jamais vécu de telles choses, ne jamais avoir connu une disparition, d'autres ont cette chance, pourquoi pas moi ?

    J'aimerais tellement savoir si tu m'aimais autant que je t'aime. Je ne le saurai jamais.

    Ni ça, ni tous les mystères qui ont disparu avec toi.

    Je t'aime, Alex.

    Désolée d'être si possessive. Désolée de t'apprécier autant. Désolée d'avoir été si proche de toi pendant ces cinq années.

     

    Je ne le regrette pas, je te promets que jamais je ne regretterai cette si stable et forte amitié, jamais, jamais, jamais.


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  • 07.01.2015

    Cela fait longtemps que je ne t'ai pas parlé. Je pense sans cesse et toujours à toi, cependant.

    J'ai mal pour toi, tu sais. Parce que je sais que tu es un garçon qui réfléchit, et chaque jour je pense à ton choix. Aux questions que tu as dû te poser avant. Et la douleur de choisir la solution que tu as décidée.

    Presque huit mois de ton absence. J'ai mal. La douleur ne s'estompe pas, mais ton souvenir, si. J'ai peur d'être cruelle par ma possessivité, mais surtout par ma mémoire.

    Hier, pour raviver la flamme, j'ai écouté les chansons que tu aimais. The Cranberries, ''Zombie''. Radiohead, ''No Surprises''. Les mélodies me semblent différentes, les émotions le sont. Cette sensation de sentiments qui se bousculent dans le cœur, et, les larmes aux bord des yeux sans réussir à les faire couler, de ne pas savoir comment les évacuer… Un quotidien aujourd'hui. Chaque mot, chaque son me rappelle quelque chose de toi. Chaque mot qui me fera un peu plus brûler de l'intérieur.

     

    Tu sais, je reprends un peu espoir tout de même. Lorsque tu es parti, je me suis dit « Je ne supporterai pas un mois sans lui. Je dois le rejoindre. Je ne veux pas rester seule. » J'ai survécu un mois, puis deux, puis cinq, puis aujourd'hui, presque huit. Je n'irais pas jusqu'à dire que je suis fière de moi, mais je réussis à avancer.

    Tu ne peux pas savoir ce que représente une absence aussi intense que la tienne, elle me fatigue mais j'apprends à l'apprivoiser pour qu'elle ne m'empêche pas de vivre tant bien que mal. J'ai tout gardé de toi pour te prouver mon amour amical persistant… Ta guitare surtout, à laquelle je n'ai pas touché de peur « d'enlever les marques que tu y as laissées ». Ton collier dauphin, avec lequel je vis jour et nuit. Et parce que les choses matérielles ont autant d'importance que les autres, j'ai surtout gardé le surnom que tu m'as attribué, et jamais je ne le lâcherai. Il n'y a que moi qui l'utilise, et ce sera éternellement comme cela. Je te le promets.

     

    « We are one and the same ». On se définissait par cette citation de Starset, aujourd'hui, « Asylia and nobody else » me convient. Parce que j'ai compris que tu n'étais plus là physiquement. Parce qu'un souvenir ne suffit plus à combler ce vide que je ressens. Parce que personne ne te remplacera, Alex. Personne.

     

    Lettre septième


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