• 13.10.16

    Tu te fais du mal, Clara.
    Tu remplaces Alex, Clara.
    Tu ne te méfies pas assez, Clara.
    Tout ça pour cette amourette qui va durer trois semaines. C'est dingue, ton irrépressible besoin de t'attacher à quelqu'un. T'es pas sociale mais tu cherches une personne. Sans arrêt. Limite-toi, bordel, limite-toi. Tu vas toujours trop loin. "Démesure" te définit si bien. Reste donc froide et distante, raisonne-toi, merde. Garde tes distances avec les autres. Ce n'est pas ce gars qui changera ta vie, je t'assure.
    Alors réfléchis bien. Réfléchis à ce que tu veux, ce dont tu as besoin. T'es tellement obsédée par lui qu'on dirait que tu n'attends que le moment où il va te détruire. Tu n'y arriveras pas. Jamais. Tu n'as jamais rien réussi dans ta vie. Cet amour futile pour lui te consume. Et j'ai hâte que tu t'en rendes compte.
    Réagis.


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  • Je t'écris, pour te dire au revoir. Adieu peut-être, je ne sais pas. Je crois que dans le fond, je n'en ai pas envie. Je ne sais pas. Je suis perdue. Je fige le temps un instant, juste pour te parler. Pour te dire ce que j'ai sur mon petit cœur de pierre, qui a tellement battu pour toi.

     

    Au revoir. C'était pour ça, qu'on s'est battues ? C'est pour ça, qu'on a lutté ? C'est pour ça, qu'on a ignoré le monde entier, juste pour vivre heureuses ? C'est pour tout ça, oui.

    Au revoir. Deux mots si durs à dire, à avouer, à assumer, comme si je souffrais. Ces deux mots que j'avais longtemps espéré ne jamais devoir prononcer, en tous cas pas envers toi. Deux mots que je vide de leur sens à force de les répéter. Je crois que je ne veux pas m'accorder que c'est terminé. Je veux continuer. Mais je sais que ce n'est pas possible.

    Au revoir. Au revoir les batailles, les luttes, l'amour, les fous rires, mais aussi les larmes, les disputes, les douleurs. Je dis au revoir à la motivation que j'avais, à l'ultimatum, à la seconde vie que je sentais couler en moi grâce au "nous". Je dis au revoir à tous les surnoms qu'on se donnait, aux histoires, aux bêtises, aux souvenirs, aux SMS débiles.

    Au revoir. Je t'ai tellement aimée. J'aurais tellement fait pour toi. J'ai tellement bataillé pour t'avoir. J'ai tellement souffert de toi, aussi. Pas beaucoup, mais suffisamment dans la fin pour bien le sentir. Je ne sais pas si c'est si mauvais que ça, qu'on aie réussi à se dire "stop". Aucune de nous n'a abandonné. "Nous" est allé jusqu'au bout. On a forcé pour tout, pour se faire entendre, pour officialiser le Nous. Et jamais je ne l'oublierai.

     

    Au revoir. Je sais qu'aujourd'hui, les journées vont me sembler longues. On s'était tant promis l'une à l'autre que j'ai presque l'impression que cet arrêt est incongru, alors que ce n'est absolument pas une surprise. Je m'y attendais, et toi aussi. Plus rien n'allait. Ces silences, ces silences, mais ces silences, remémore-toi tous ces vides dans nos confrontations, nos discussions froides, nos rencontres distantes à en pleurer. C'était pesant, terriblement pesant. Je n'imaginais pas une relation telle, et toi non plus.

    Au revoir. Au revoir. J'ai envie de te dire à quel point tu as été adorable. Que je crois que tu ne mesures même pas tout ce que tu as fait pour moi, pour "nous", pour ce qui a été la plus belle année de ma vie. Je crois que tu ne mesures pas l'étendue de tout ça. Je crois que tu ne pourras jamais avoir la vision de toi que j'ai. Mais j'aimerais beaucoup que tu t'en rendes compte, ce serait magnifique. T'es une belle personne, A., tu sais, t'es une belle personne. Je n'espère que le meilleur pour toi, pour ton futur, ton avenir. J'espère sincèrement que tu trouveras ce qui te convient le mieux.

    Au revoir. Merci pour ces quatorze mois. Merci pour ce que tu m'as apporté. Merci pour tous les points sur lesquels j'ai pu grandir, grâce à toi. Merci pour ton amour. Merci pour ta présence, ton cœur, ton corps, la place que tu as absolument voulu faire pour moi dans ta vie. Je t'aime et je suis fixée : ce n'est pas un adieu, juste un énième "au revoir".

     

    Merci. ♥


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  • 19.07.16

     

    Dans le fond, tu le sais, que tu en as besoin de cette drogue. Alors pourquoi t'en priver ? Pourquoi tout faire pour t'en séparer ?
    Tu as TOUT tenté. Du moins tout ce que tu pouvais faire seule. Et rien n'a fonctionné. Tu as été soutenue par tes amis, par ceux à qui tu en as parlé. Tu as été motivée. Tu as perdu espoir quand tu as compris que la dépendance avait beaucoup trop empiété sur ta vie. Pour arrêter, même l'ultimatum ne t'a pas suffi. Tu as perdu la personne que tu aimais le plus au monde, juste pour cette merde.
    Les crises d'angoisse, de panique, de larmes, l'insomnie, la mélancolie, les idées noires, les douleurs, tu subis tout quand tu manques. Mais bordel, depuis quand ton corps est une limite à ce que tu VEUX et PEUX entreprendre ? Tu es capable. Tu as tout surmonté. Donc accroche-toi. Je veux te voir vivre, honnête, vraie. Tu n'es plus la fille morte sans sa drogue, qui vit à travers des effets, Tu t'es collé toi-même cette étiquette, à toi de l'enlever maintenant... Et tu peux le faire. Tu peux, parce que tu sais que ce n'est pas vivable. Que ça ne pourra pas durer éternellement.
    Alors tu vas prendre ton courage à deux mains et tu vas souffrir. Tu vas souffrir pour revivre, pour te dire que tu as réussi. Tu as encore tant de choses à te prouver, ne te plie pas au diktat de ce poison qui brise ton quotidien. Certes ce sera difficile, semé d'embûches, en rien ce ne sera un moment agréable, mais dis-toi que ce n'est qu'un moment à passer. Ta vie est comme un livre divisé en chapitres : lorsqu'un est mauvais, le suivant ne pourra pas être pire.  La suite est toujours meilleure.
    Tu dois, et tu peux le faire. Pour eux, pour Elle, et surtout pour toi. T'échapper de cette prison de verre, pour retrouver ta liberté d'antan.

     

    Texte dix-septième, "Cruelle volonté"


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  • 11 mai 2016
    10h11
    Sur nos escaliers

     

    Alex, mon Alex.

    Aujourd’hui, ça fait un an. Un an que tu es parti, pour l’éternité. Un an que je suis si seule, un an que j’attends désespérément un retour, une issue à ce cauchemar.

    Le temps a été contre moi. Tout est allé très vite. Je me souviens si bien de tout… D’avant, avec toi, du jour où ta mère m’a appelée, en ce 11 mai 2015, et de.. l’après. Ces quatre belles année qu’on a passées ensemble, les fous rires, les disputes, les critiques, le nombre incalculable de SMS, notre mardi sur nos escaliers. Je me souviens si bien de tout. Et après cet indescriptible appel, j’ai compté. J’ai compté les minutes, les heures, les jours, les semaines, les mois. Un par un. “Deux jours… Une semaine… ” “Deux mois… Cinq mois… Dix mois…” Chaque instant me faisait un peu plus souffrir, m’éloignait un peu plus de toi, effaçait plus de souvenirs. Et je me suis interdit de continuer à aller vers les gens, par peur de te remplacer, et de t’oublier. Puis j’ai continué à écrire à propos de toi comme si tu étais encore là, comme avant. Parce que je ne voulais pas l’accepter, parce que je ne voulais pas y croire, parce que j’avais trop mal. Et j’ai je crois encore plus souffert.

    Parfois, je t’en veux. Je pense tellement à toi que je fais tout de travers, et je murmure “Regarde Alex, regarde ce que tu me fais faire”. Et pourtant. Je sais que ce n’est pas toi. Mais j’ai besoin de quelqu’un sur qui me reposer, d’un fautif, de la même manière que ta mère me considère comme la raison de ton éternel départ. Ton départ a laissé un froid entre elle et moi, ce que j’ai tendance à trouver dommage. On est là, à rester toutes les deux, mais chacune de son côté. J’ai tendance à relire le mail rempli de haine qu’elle m’a envoyé il y a quelques mois... Et puis en même temps, je t’en veux quand je vois les problèmes de dépendance par lesquels je suis passée, les nuits entières à me dire que c’est impossible, que tu n’as pas pu faire ça, pas toi. Les insomnies, les crises d’angoisse, mais surtout ces larmes qui n’ont JAMAIS voulu sortir. Je pense que le fait de n’avoir jamais pleuré est ce qui me fait le plus mal. C’est dur, monstrueux, je sais. Et je m’en veux. Mais je n’y arrive pas. Je m’en veux aussi à un point. Pour le fait de n’avoir jamais pleuré, oui, mais aussi pour la plus grosse erreur que j’ai pu faire, celle d’avoir été aveugle, d’avoir toujours cru que tout allait bien pour toi. Je ne me pardonnerai jamais ça, tu sais. Jamais. Tu as le droit de me haïr pour ça, je sais que tu n’étais pas très entourée, je t’ai toujours promis d’être là pour toi, et je n’ai pas été là quand tu en avais besoin.

    J’ai beaucoup réfléchi à propos du suicide. Tellement réfléchi que je suis encore plus perdue qu’avant. J’ai compris que tu avais été courageux, peut être un peu trop. Je ne sais même pas s’il est humain de parvenir à s’infliger une telle violence, parvenir à aller jusque-là.

     

    Tu sais Alex, encore aujourd’hui, j’ai du mal à y croire. Tout me semble si loin… Tu me manques, énormément. Je n’ai pas l’habitude de rester aussi longtemps loin de ceux que j’apprécie. Mais c’est malheureusement la dure vérité que je heurte chaque jour : je dois vivre avec cette absence. Tu n’es plus là, et tu ne reviendras jamais. Mais ce qui est certain, c’est qu’un visage ne s’oublie pas. Jamais.

    Malgré tout, tu restes le premier A de l’abréviation A-L-E-A que je gribouille partout, qui me suit et me soutient. D’autres ont été là pour moi, pour que je ne vienne pas te rejoindre, on m’a retenue à la vie pour que je ne tombe pas dans le piège de cette profonde tristesse. Alex, je te le répète, je t’ai toujours apprécié comme le seul garçon qui a été là quand j’en avais besoin, je t’ai aimé, je t’aimerai encore. Ne t’inquiète plus pour moi, je remonte la pente petit à petit, sans jamais t’oublier. Repose en paix, mon ange. ♥

     

    Lettre dixième ; "Une année sans toi"


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