• Lettre huitième

    28.01.16

     

    « Il aurait eu seize ans »

    Entendre ces mots de la bouche de ta mère était si… Difficile. Je ne sais pas comment définir cette phrase.

    Tu ne fêteras plus jamais ton anniversaire.

    Mes seize ans, je les ai eus. Pile un jour avant toi.

    Pourquoi est ce que moi j'y ai droit, et pas toi ? Je ne sais pas. C'est injuste…

    Je t'aime, Alex. Je n'arrive pas à m'empêcher de penser, et pourtant le temps t'efface petit à petit. Presque neuf mois déjà me séparent de toi, une durée indéterminable que je trouve étrangement courte par rapport à la douleur que je supporte chaque instant.

    J'ai l'impression que mon entourage me tient rigueur de cette souffrance. Je n'arrive pas à être heureuse en pensant à toi, mais on ne sait pas pourquoi je ne souris pas tout le temps. On ne sait pas ce que j'ai vécu, on ne connaît pas ce traumatisme, on ne connaît pas ce fait de perdre quelqu'un qu'on aime autant. On ne veut pas me laisser faire ton deuil seule.

    Sauf que je ne veux pas te laisser partir, Alex. J'aimerais tellement que tu m'en excuses. Je n'y arrive pas… Je t'aime tellement. Tu es une partie de moi, je ne peux pas tout lâcher comme ça, c'est infaisable, et pourtant j'essaie. J'essaie de ne pas trop me souvenir, me rappeler les bons moments, ne pas trop écouter les chansons que tu écoutais, ne pas revenir aux endroits où l'on allait.

    Mais je finis toujours par craquer, et vouloir me rapprocher de toi. C'est fatiguant, je crois être dans une interminable spirale appelée amour… Alex, je suis désolée d'être autant attachée à toi. J'aimerais tellement tout reprendre comme avant, continuer, continuer encore et encore, n'avoir jamais vécu de telles choses, ne jamais avoir connu une disparition, d'autres ont cette chance, pourquoi pas moi ?

    J'aimerais tellement savoir si tu m'aimais autant que je t'aime. Je ne le saurai jamais.

    Ni ça, ni tous les mystères qui ont disparu avec toi.

    Je t'aime, Alex.

    Désolée d'être si possessive. Désolée de t'apprécier autant. Désolée d'avoir été si proche de toi pendant ces cinq années.

     

    Je ne le regrette pas, je te promets que jamais je ne regretterai cette si stable et forte amitié, jamais, jamais, jamais.


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